Boule de Suif- et Autres Contes de la Guerre
Guy de Maupassant
Citations (S. Z.)
Boule de Suif
La France après de la guerre et Les Prussiens en France :
‘Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mas des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles (rags), et ils avançaient d’une allure moile (lifeless9, sans drapeau (flag), sans régiment. Tous semblaient accablés (stricken down), éreintes (washed up), incapables d’une pensée ou d’une résolution, marchant seulement par habitude, et tombant de fatigue sitôt qu’ils s’arrêtaient.’ P.50
Des commandements criés d’une voix inconnue et gutturale (of the gutter) montaient le long des maisons qui semblaient mortes et désertes, tandis que (whereas), derrière les volets (shutters) fermés des yeux guettaient ces hommes victorieux, maîtres de la cite, des fortunes et des vies, de par le ‘droit de guerre’’ p.52
‘Dans beaucoup de familles l’officier prussien mangeait à table. Il était parfois bien élevé, et par politesse, plaignait la France, disait sa répugnance (loathing) en prenant part à cette guerre.’ P.52
‘…les soldats prussiens grouillaient (teem) dans les rues.’ P.52
‘L’armée glorieuse massacrant ceux qui se défendent’ p.52
‘Il y avait cependant quelque chose dans l’air…l’odeur de l’invasion’ p.53
‘Les vainqueurs exigeaient (require) d’argent, beaucoup d’argent. Les habitants payaient toujours ; ils étaient riches d’ailleurs.’ P.53
‘Les mariniers et les pêcheurs ramenaient (lead back9 souvent du fond de l’eau quelque cadavre d’Allemand gonflé (swollen) dans son uniforme, tué d’un coup de couteau (blade knife) ou de savate…ces vengeances obscures, sauvages et légitimes, héroïsmes inconnus, attaques muettes, plus périlleuses que les batailles au grand jour et sans le retentissement (effect) de la gloire. Car la haine de l’Étranger armé toujours quelques Intrépides prêts à mourir pour une Idée’ p.53
Les Bourgeois
‘Beaucoup de bourgeois bedonnants (pot bellied), émasculés (sissy), par le commerce, attendaient anxieusement les vainqueurs, tremblant qu’on ne considérât comme une arme leurs broches (brooches) à rôtir (roast) ou leurs grands couteaux de cuisine.’ P.51
Les autres gens qui accompagnent Boule de Suif
‘M.et Madame Loiseau, des marchands de vins en gros. Ancien commis (assistants) d’un patron ruiné dans les affaires, Loiseau avait acheté le fonds et fait fortune. Il vendait à très bon marché de très mauvais vin aux petits débitants des campagnes…Sa réputation de filou (crook)’
‘Personne ne pouvait parler de lui sans ajouter immédiatement : Il es impayable ce Loiseau.’
‘De taille exique, il présentait un ventre en ballon surmonté d’une face rougeaude (red) entre deux favoris grisonnants (side burns). Sa femme, grande, forte, résolue, avec la voix haute et la décision rapide, était l’ordre et l’arithmétique de la maison de commerce, qu’il animait par son activité joyeuse’ p.56+57
‘…Plus digne (worthy), appartenant à une caste supérieure, M Carré-Lamadon, homme considérable, posé dans les cotons…officier de la Légion d’honneur et membre du Conseil Général.’
‘Madame Carré-Lamadon, beaucoup plus jeune que son mari, demeurait la consolation (relief) des officiers de bonne famille envoyés à Rouen en garnison’ p.57
‘Madame Carré-Lamadon, qui avait connu beaucoup d’officiers et que les jugeait en connaisseur, trouvait celui-là pas mal du tout’ p.77
‘Le comte et la comtesse Hubert de Bréville portaient un des noms les plus anciens et les plus nobles de la Normandie. Le comte, vieux gentilhomme de grande tournure, blance naturelle avec le roy Henri IV’
‘…La fille d’un petit armateur (boat maker) de Nantes était toujours demeurée mystérieuse. Mais, comme la comtesse avait grand air, recevait mieux que personne, passait même pour avoir été aimée par un des fils de Louis-Philippe, toute la noblesse lui faisait fête’ p.57
‘La société rentée’ p.57
‘Les deux bonnes sœurs que égrenaient (pick) de longs chapelets (rosaries) en marmottant de Pater et des Ave.’ P.58
‘Cornudet, le democ, la terreur des gens respectables, Depuis vingt ans il trempait sa barbe rousse dans les bocks de tous les cafés démocratiques.’ P.58
Boule de Suif ‘La femme, une de celles appelées galantes (prostitudes)’
‘Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis (puffed up), étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante (glowing) et tendue (tight), une gorge (breast) énorme que saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir’
‘Elle était de plus, disait-on, pleine de qualités inappréciables.’ P.58+59
‘B.d.S raconta, avec une émotion vraie’ p64
‘C’est si bon de prier quelquefois’ p.80
L’attitude d’autres personnages
‘La conversation reprit entre les trois dames, que la présence de cette fille avait rendues subitement amies, presque intimes’. P.59
‘Loiseau proposa de faire comme sur le petit navire (ship) de la chanson : de manger le plus gras des voyageurs. Cette allusion indirecte à Boule de suif choqua les gens bien élevés’ p.61
‘Dans des Moments comme celui-ci, on est bien aise de trouver des gens qui cous obligent’
‘Eh, parbleu (of course), dans des cas pareils tour le monde est frère et doit s’aider.’
Loiseau après B. d S partage sa collation. P62+63
L’officier Prussien
‘Un grand jeune homme excessivement mince et blond, serre dans son uniforme comme une fille en son corset’ p.66
Philosophies morales
‘Il ne faut jamais résister aux gens qui sont les plus forts’ Le comte à Bds p.67
‘Vraiment, n’est-ce pas une abomination de tuer des gens, qu’ils soient Prussiens, ou bien Anglais, ou bien Polonais, ou bien Français ? Si l’on se revenge sur quelqu’un qui cous a fait tort, c’est mal, puisqu’on donne des décorations à celui que en détruit le plus ? Non, voyez- vous ne comprendra jamais cela !’
‘La guerre est une barbarie quand on attaque un voisin paisible : c’est un devoir sacré quand on défend la patrie’. Cornudet à Madame Follenvie p.69
‘C’est les grands que font la guerre’ Cornudet p.72
L’Attitude d’autres quand Bds refuse
‘On en voulait presque à cette fille, maintenant, de n’avoir pas été trouver secrètement le Prussien, afin de ménager (be easy with), au réveil, une bonne surprise à ses compagnons, Quoi de plus simple ?’ L’attitude général p.76
‘Loiseau eut une inspiration : il était d’avis de proposer à l’officier de garder Bds toute seule, et de laisser partir les autres’ p.78
‘Puisque c’est son métier, à cette gueuse (whore), de faire ça avec tous les hommes, je trouve qu’elle n’a pas le droit de refuser l’un plutôt que l’autre.’
‘Cette morveuse’ Madame Loiseau p.78
‘Cornudet cependant restait à l’écart, complètement étranger à cette affaire.’ P.79
‘…au lieu de l’appeler ‘madame’, comme on avait fait jusque-là, on lui disait simplement ‘mademoiselle’, sans que personne sût bien pourquoi’ p.81
‘Alors, ma sœur, vous pensez que Dieu accepte toutes les voies (paths), et pardonne le fait quand le motif est pur ?’ La comtesse p.81
‘Ma chère enfant’ Le comte p.82
Les autres après q’elle l’a fait
‘…une armée de pigeons blancs, rengorgés(strut) dans leurs plumes épaisses (heavy), avec un œil rose, taché, au milieu, d’un point noir, se promenaient gravement entre les jambes des six chevaux et cherchaient leur vie dans le crottin fumant qu’ils éparpillaient’
‘Elle semblait un peu troublée, honteuse, et elle s’avança timidement vers ses compagnons, qui, tous, d’un même mouvement, se détournèrent comme s’ils ne l’avaient pas aperçue. Le comte prit avec dignité le bras de sa femme et l’éloigna de ce contact impur.’
‘L’on se tenait loin d’elle comme si elle eût apporté une infection dans ses jupes. ‘
‘Elle reprit en silence la place qu’elle avait occupée pendant la première partie de la route’ P.88
‘Personne ne la regardait, ne songeait à elle’ p.88
‘Boule de suif pleurait toujours, et parfois un sanglot qu’elle n’avait pu retenir, passait entre deux couplets, dans les ténèbres (darkness)’ p.89
Deux Amis
Paris Après la guerre
‘Paris était bloqué, affamé (starving) et râlant (infuriated). Les moineaux (sparrows) se faisaient bien rares sur les toits, et les égouts (sewers) se dépeuplaient (depopulate). On mangeait n’importe quoi’ p.90
Les Prussiens
‘¨Les Prussiens!¨ ‘Ils n’en avaient jamais aperçu, mais ils les sentaient là depuis des mois, autour de Paris, ruinant (destroying) la France, pillant (plundering), massacrant, affamant (starving), invisibles et tout-puissants. Et une sorte de terreur superstitieuse s’ajoutait à la h aine qu’ils avaient pour ce peuple inconnu et victorieux’ p.92
Les messieurs
‘Comme il se promenait tristement par un clair matin de janvier le long du boulevard extérieur, les mains dans le poches de sa culotte (underwear) d’uniforme et le ventre vide, M.Morissot, horloger (watchmaker) de son état et pantouflard, par occasion, s’arrêta net devant un confrère (colleague) qu’il reconnut pour un ami. C’était M. Sauvage, une connaissance du bord de l’eau. ’
‘Chaque dimanche, il rencontrat là un petit homme replet (plump) et jovial (jolly), M.Sauvage, mercier (vendor of sewing materials) …autre pêcheur fanatique.’ P.90
‘Ils se mirent à marcher côte à côte, rêveurs (dreamy) et tristes. Morissot reprit : ‘Et la pêche ? Hein ! Quel bon souvenir !’’ p.91
‘Donnez-moi ce mot d’ordre et je vous fais grâce…Personne ne le saura jamais, vous rentrerez (get in) paisiblement (peacefully). Le secret disparaîtra avec vous’ p.95
‘¨Fais-moi fririe tout de suite ces petits animaux-là pendant qu’ils sont encore vivants. Ce sera délicieux¨ Puis il se remit à fumer sa pipe’. P.96
Chaque dimanche…
‘Ils passaient souvent une demi-journée côte à côte, la ligne à la main et les pieds ballants au-dessus du courant ; ils s’étaient pris (sore) d’amitié l’un pour l’autre ’. P.90
L’atmosphère
‘…vers la fin du jour, quand le ciel, ensanglanté (blood- drenched) par le soleil couchant, jetait dans l’eau des figures de nuages écarlates (scarlet), empourprait (purple) le fleuve entier, enflammait l’horizon, faisait rouges comme du feu les deux amis’. P.91
Mont-Valérien
‘La montagne jetait son haleine (breath) de mort’ p.93
‘Et le Mont Valérien tonnait sans repos (rest), démolissant à coups de boulet des maisons franáises, broyant des vies, écrasant des êtres, mettant fin à bien des rêves, à bien des joies attendues, à bien des bonheurs espérés, ouvrant en des cœurs de femmes, en des cœurs de filles, en des cœurs de mères, là-bas, en d’autres pays, des souffrances qui ne finiraient plus’. P.94
La Mort
‘M.Sauvage tomba d’un bloc sur le nez. Morissot, plus grand, oscilla (teeter, hover), pivota et s’abattit (fall) en travers sur son camarade, le visage au ciel, tandis que des bouillons (broth) de sang s’échappaient de sa tunique crevée (blown out) à la poitrine (chest). P.96
‘L’eau rejaillit (splash), bouillonna (bubble), frissona (quiver), puis se calma, tandis que de toutes petites vagues s’en venaient jusqu’aux rives. Un peu de sang flottait.’ P.96
Un Duel
La France après de la guerre
‘La guerre était finie ; les Allemands occupaient la France ; le pays palpitait (beat) comme un lutteur vaincu tombé sous le genou du vainqueur.’
M.Dubuis
‘M.Dubuis , qui avait fait partie de la garde nationale de Paris pendant toute la durée du siège, allait rejoindre en Suisse sa femme et sa fille, envoyées par prudence (caution) à l’étranger, avant l’invasion’
‘La famine et les fatigues n’avaient point diminué son gros ventre (belly) de marchand riche et pacifique’ p.97
‘Il se tenait blotti dans son coin, comme un voleur en face d’un gendarme’ p.98
Les Prussiens et le Prussien
‘Il regardait avec une terreur irritée ces hommes armés et barbus installés comme chez eux sur la terre de France, et il se sentait à l’âme une sorte de fièvre de patriotisme impuissant …’ p.98
‘Il était grand, serre (locked, clasped) dans son uniforme et barbu jusqu’aux yeux’
‘Ché tué touze Français tans ce fillage. Ché bris plus te cent brisonniers’ p.98
‘´Ché bris ces bolissons (polissons=mischievous) de Français par les oreille´ Et il regardait M.Dubuis en riant orgueilleusement dans son poil’ p.98
‘…Il blagua (joke, tease). Il blaguait la France écrasée (smashed, broken), insultait les ennemis à terre ; il blaguait l’Autriche, vaincue naguère…Et soudain il mit ses bottes (bunch) contre la cuisse (thigh) de M.Dubuis, qui détournait les yeux, rouge jusqu’aux oreilles’ p.99
‘Je vous tonnerai un bourboire…Allez faire ma gommission, fite, fite’ p.99
Les Anglais ; Les témoins
‘Dans son compartiment, deux Anglais, venus pur voir, regardaient de leurs yeux tranquilles et curieux. Ils étaient gros aussi tous deux et causaient en leur langue, parcourant parfois leur guide, qu’ils lisaient à haute voix en cherchant à bien reconnaître les lieux indiqués’ p.98
‘Ils se tenaient debout, pleins de joie et de curiosité, prêts à parier (bet) pour ou contre chacun des combattants’ p.101
Le Duel
‘Si fous ne foulez pas me rendre raison avec le bistolet, che vous tuerai’…
‘Quand vous voudrez. Je veux bien’
‘M.Dubuis n’avait jamais tenu un pistolet.’
‘ M.Dubuis tira, au hasard, sans attendre, et il aperçut avec stupeur le Prussien debout en face de lui que chancelait (stagger), levait les bras et tombait raide sur le nez. Il l’avait tué’
Après le Duel
‘…ils (les anglais) crièrent : ´Hip, hip, hip, hurrah !
Puis ils tendirent gravement, l’un après l’autre , la main droite à M.Dubuis, et ils retournèrent s’asseoir côte à côte dans leur coin’
La Mère Sauvage
La France
‘J’aimais ce pars infiniment. Il est des coins du monde délicieux qui ont pour les yeux un charme sensuel. On les aime d’un amour physique’ p.103
‘Les femmes des champs ne rient guère (little) d’ailleurs’ p.104
La Maison ‘Sauvage’
Quoi de plus triste qu’une maison morte, avec son squelette debout, délabré, sinistre ?
p.104
‘Les muscles de leur face n’ont point appris les mouvements du rire’ p.105
Les Prussiens
‘La vieille, qu’on savait riche, en eut quatre. C’étaient quatre gros garçons à la chair (meat) blonde, à la barbe blonde, aux yeux bleus, demeures gras malgré les fatigues qu’ils avaient endurées déjà, et bons enfants, bien qu’en pays conquis.’
‘…accomplir toutes les besognes (tasks) de la maison, comme quatre bons fils autour de leur mère.’
‘…eux qui avaient des mères là-bas, ils lui rendaient misse petits soins (cares). Elle (la mère sauvage) les aimait bien d’ailleurs, ses quatre ennemis’ p.105
La Mère Sauvage
‘Mais elle pensait sans cesse (stop) au sien (hers), la vieille, à son grand maigre au nez crochu (hooked), aux yeux bruns, à la forte moustache qui faisait sur sa lèvre (lip) un bourrelet (showing) de poils (hairs) noirs.
La guerre
‘…car les paysans n’ont guère les haines patriotiques ; cela n’appartient qu’aux classes supérieurs. Les humbles, ceux qui paient le plus parce qu’ils sont pauvres et que toute charge nouvelle les accable, ceux qu’on tue par masses, qui forment la vraie chair à canon (meat for the canon), parce qu’ils sont le nombre, ceux qui souffrent enfin le plus cruellement des atroces misères de la guerre, parce qu’ils sont les plus faibles et les moins résistants, ne comprennent guère (little) ces ardeurs (desires) belliqueuses (of war), ce point d’honneur excitable et ces prétendues combinaisons politiques qui épuisent en six mois deux nations,la victorieuse comme la vaincue’ p.106
La Mère Sauvage après avoir lu la lettre
‘Elle ne pleurait point. Elle demeurait immobile, tellement saisie (shocked), hébétée (dazed), qu’elle ne souffrait même pas encore. Elle pensait : V’là Victor qu’est tué, maintenant. Puis peu à peu les larmes (teardrops) montèrent à ses yeux, et la douleur envahit son cœur. Les idées lui venaient une à une, affreuses (hideous), torturantes (agonising). Elle ne l’embrasserait plus, son enfant, son grand, plus jamais ! Les gendarmes avaient tué le père, les Prussiens avaient tué le fils…Il avait été coupé en deux par un boulet. Et il lui semblait qu’elle voyait la chose, la chose horrible : la tête tombant, les yeux ouverts, tandis qu’il mâchait le coin de sa grosse moustache, comme il faisait aux heures de colère’ p.107
‘Elle les (les Prussiens) reçut tranquillement avec sa figure ordinaire, ayant eu le temps de bien essuyer ses yeux’ p.107
‘(Le lapin) la faisait trembler de la tête aux pieds’ p.107
Le feu
‘Une clarté violente illumina en quelques secondes tout l’intérieur de la chaumière (cottage), puis ce fut un brasier effroyable (frightening), un gigantesque four (oven) ardent (burning), dont la lueur (gleam) jaillissait (gush), par l’étroite fenêtre et jetait sur la neige un éclatant rayon (broken beam)’
‘…Dans le grenier (attic) perça le toit de paille (hay), monta dans le ciel comme une immense flamme de torche ; et toute la chaumière flamba’ p.108
‘ La campagne, blanche, ‘éclairée par le feu, luisait comme une nappe (cloth) d’argent teintée de rouge’
‘La vieille Sauvage restait debout, devant son logis détruit, armée de son fusil, celui du fils, de crainte qu’un des hommes n’échappât’
‘Quand elle vit que c’était fini, elle jeta son arme dans le brasier.’
‘¨C’est moi qui l’ai mis¨. On ne la croyait pas, on pensait que le désastre l’avait soudain rendue folle.’
‘Quand elle eut fini, elle tira de sa poche deux papiers, et pour les distinguer eux dernières lueurs (gleams) du feu, elle ajusta encore ses lunettes, puis elle prononça, montrant l’un : ¨Ça c’est la mort de Victor.¨ Montrant l’autre, elle ajouta, en désignant les ruines rouges d’un coup de tête : ¨Ça c’est leurs noms pour qu’on écrive chez eux¨’ p.109
‘Vous écrirez comment c’est arrivé, et vous direz à leurs parents que c’est moi qui a fait ça. Victoire Simon, la Sauvage ! N’oubliez pas !’ p.110
La fin
‘Moi, je pensais aux mères des quatre doux garçons brûlés là-dedans ; et à l’héroïsme atroce (monstrous) de cette autre mère, fusillée contre ce mur’ p.110
Un Coup d’État
La France
‘La France entière haletait (choked) au début de cette démence (madness) qui dura jusqu’après la Commune. On jouait au soldat d’un bout (end,tip)à l’autre du pays.’
‘On exécutait des innocents pour prouver qu’on savait tuer’ p.111
Le maire, M. le vicomte de Varnetot
‘Le maire, M. le vicomte de Varnetot, petit homme maigre, vieux déjà, légitimiste rallié à l’ Empire depuis peu, par ambition, avait vu surgir un adversaire déterminé dans le docteur Massarel, Gros homme sanguin, chef du parti républicain dans l’arrondissement (rounding) vénérable (restpectable) de la loge maçonnique (free maisons) du chef-lieu, président de la Société d’agriculture et du banquet des pompiers, et organisateur de la milice rurale qui devait sauver la contrée (country)’
Massarel
‘ Massarel, bardé (covered in) pistolets, passant fièrement, le sabre en main, devant le front de sa troupe, faisait hurler à son monde : ¨Vive la patrie !¨’
Le poste du maire
‘¨Monsieur, vous savez les grands événements qui viennent de changer la face du gouvernement. Celui que vous représentiez n’est plus. Celui que je représente monte au pouvoir. En ces circonstances douloureuses, mais décisives, je viens vous demander, au nom de la nouvelle République, de remettre en mes mains les fonctions dont vous avez été investi par le précédent pouvoir’ Le commandant a M de Varnetot
‘¨Monsieur le Docteur, je suis marie de Canneville, nommé par l’autorité compétente, et je resterai maire de Canneville tant que je n’aurai pas été révoque et remplace par un arrêté de mes supérieurs. Maire, je suis chez moi dans la mairie, et j’y reste. Au surplus, essayez de m’en faire sortir¨’. P.116
La République
‘¨Le peuple est libre, vous êtes libres, indépendants. Soyez fiers !¨’ Le médecin p.119
‘Les villageois inertes (dead still) le regardaient sans qu’aucune gloire illuminât leurs yeux’
Le buste
‘¨Tyran, tyran, te voici tombé, tombé dans la boue (mud), tombé dans la fange (muck). La patrie expirante râlait (grumble) sous ta botte (bundle). Le Destin vengeur t’a frappé. La défaite et la honte se sont attachées à toi ; tu tombes vaincu, prisonnier du Prussien ; et, sur les ruines de ton empire croulant, la jeune et radieuse République se dresse (tamed), ramassant ton épée (blade) brisée (broken)…¨’ M. Massarel p.120
‘La balle creusa (dig) dans le front un petit trou (hole) noir, pareil à une tache, presque rien. L’effet était mangé. M. Massarel tira un second coup, qui fit un second trou, puis un troisième, puis sans s’arrêter il lâcha les trois derniers. Le front de Napoléon volait en poussière (dust) blanche, mais les yeux, le nez et les fines pointes de moustaches restaient intacts.’
La fin
‘Ça a commencé par des fourmis (ants) qui me couraient censément le long des jambes’
Le vieux paysan p.121
L’Aventure de Walter Schnaffs
Walter Schnaffs
‘Depuis son entrée en France avec l’armée d’invasion, Walter Schnaffs se jugeait (tried) le plus malheureux des hommes. Il était gros, marchait avec peine, soufflait beaucoup et souffrait affreusement des pieds qu’il avait fort plats et forts gras. Il était en outre pacifique et bienveillant, nullement magnanime (to do big things) ou sanguinaire (blood thirsty). Père de quatre enfants qu’il adorait et marié avec une jeune femme blonde, dont il regrettait désespérément chaque soir les tendresses, les petits soins (cares) et les baisers (kisses)… il gardait au cœur une haine épouvantable, instinctive et raisonnée en même temps, pour les canons, les fusils, les revolvers et les sabres.’
‘S’il était tué que deviendraient les petits ? Qui donc les nourrirait et les élèverait (raise) ?’ p.122
‘Le sifflement des balles hérissait le poil sur sa peau’ p.123
‘Puis un désir fou de détaler le saisit (grip) ; mais il songea aussitôt qu’il courait comme une tortue en comparaison des maigres Français qui arrivaient en bondissant comme un troupeau de chèvres (goats)’ p.123
Sa Peur
‘Qu’allait-il faire ?...Rejoindre son armée ?...Non ! Il ne se sentait plus ce courage !’
‘Et il se trouvait ainsi tout seul, en armes, en uniforme, sur le territoire ennemi, loin de ceux qui le pouvaient défendre. Des frissons (shudders) lui couraient sur la peau’
‘Si seulement j’étais prisonnier ! et son cœur frémit (swish) de désir, d’un désir violent…Quel rêve !’ p.124
Le château
‘On aperçut l’ennemi’
‘En un instant cinquante soldats armés jusqu’aux cheveux, bondirent dans la cuisine où reposait pacifiquement Walter Schnaffs, et, lui posant sur la poitrine cinquante fusils chargés …le lièrent des pieds à la tête’
‘Il haletait (choke) d’ahurissement (daze), trop abruti pour comprendre, battu, crossé et fou de peur’
‘Vous êtes mon prisonnier, rendez-vous’
‘ya ya ya’ p.128
‘Il souriait, lui, il souriait maintenant, sûr d’être enfin prisonnier !’
La fin
‘Les femmes levaient les bras ; des vieilles pleuraient ; un aïeul lança sa béquille au Prussien et blessa le nez d’un de ses gardiens’
‘Veillez à la sûreté du captif’ p.129
‘Le Prussien, fou de joie, se mit à danser, à danser éperdument, en levant les bras et les jambes...’
‘C’est ainsi que le château de Champignet fut repris à l’ennemi après six heures seulement d’occupation’
Guy de Maupassant
Citations (S. Z.)
Boule de Suif
La France après de la guerre et Les Prussiens en France :
‘Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mas des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles (rags), et ils avançaient d’une allure moile (lifeless9, sans drapeau (flag), sans régiment. Tous semblaient accablés (stricken down), éreintes (washed up), incapables d’une pensée ou d’une résolution, marchant seulement par habitude, et tombant de fatigue sitôt qu’ils s’arrêtaient.’ P.50
Des commandements criés d’une voix inconnue et gutturale (of the gutter) montaient le long des maisons qui semblaient mortes et désertes, tandis que (whereas), derrière les volets (shutters) fermés des yeux guettaient ces hommes victorieux, maîtres de la cite, des fortunes et des vies, de par le ‘droit de guerre’’ p.52
‘Dans beaucoup de familles l’officier prussien mangeait à table. Il était parfois bien élevé, et par politesse, plaignait la France, disait sa répugnance (loathing) en prenant part à cette guerre.’ P.52
‘…les soldats prussiens grouillaient (teem) dans les rues.’ P.52
‘L’armée glorieuse massacrant ceux qui se défendent’ p.52
‘Il y avait cependant quelque chose dans l’air…l’odeur de l’invasion’ p.53
‘Les vainqueurs exigeaient (require) d’argent, beaucoup d’argent. Les habitants payaient toujours ; ils étaient riches d’ailleurs.’ P.53
‘Les mariniers et les pêcheurs ramenaient (lead back9 souvent du fond de l’eau quelque cadavre d’Allemand gonflé (swollen) dans son uniforme, tué d’un coup de couteau (blade knife) ou de savate…ces vengeances obscures, sauvages et légitimes, héroïsmes inconnus, attaques muettes, plus périlleuses que les batailles au grand jour et sans le retentissement (effect) de la gloire. Car la haine de l’Étranger armé toujours quelques Intrépides prêts à mourir pour une Idée’ p.53
Les Bourgeois
‘Beaucoup de bourgeois bedonnants (pot bellied), émasculés (sissy), par le commerce, attendaient anxieusement les vainqueurs, tremblant qu’on ne considérât comme une arme leurs broches (brooches) à rôtir (roast) ou leurs grands couteaux de cuisine.’ P.51
Les autres gens qui accompagnent Boule de Suif
‘M.et Madame Loiseau, des marchands de vins en gros. Ancien commis (assistants) d’un patron ruiné dans les affaires, Loiseau avait acheté le fonds et fait fortune. Il vendait à très bon marché de très mauvais vin aux petits débitants des campagnes…Sa réputation de filou (crook)’
‘Personne ne pouvait parler de lui sans ajouter immédiatement : Il es impayable ce Loiseau.’
‘De taille exique, il présentait un ventre en ballon surmonté d’une face rougeaude (red) entre deux favoris grisonnants (side burns). Sa femme, grande, forte, résolue, avec la voix haute et la décision rapide, était l’ordre et l’arithmétique de la maison de commerce, qu’il animait par son activité joyeuse’ p.56+57
‘…Plus digne (worthy), appartenant à une caste supérieure, M Carré-Lamadon, homme considérable, posé dans les cotons…officier de la Légion d’honneur et membre du Conseil Général.’
‘Madame Carré-Lamadon, beaucoup plus jeune que son mari, demeurait la consolation (relief) des officiers de bonne famille envoyés à Rouen en garnison’ p.57
‘Madame Carré-Lamadon, qui avait connu beaucoup d’officiers et que les jugeait en connaisseur, trouvait celui-là pas mal du tout’ p.77
‘Le comte et la comtesse Hubert de Bréville portaient un des noms les plus anciens et les plus nobles de la Normandie. Le comte, vieux gentilhomme de grande tournure, blance naturelle avec le roy Henri IV’
‘…La fille d’un petit armateur (boat maker) de Nantes était toujours demeurée mystérieuse. Mais, comme la comtesse avait grand air, recevait mieux que personne, passait même pour avoir été aimée par un des fils de Louis-Philippe, toute la noblesse lui faisait fête’ p.57
‘La société rentée’ p.57
‘Les deux bonnes sœurs que égrenaient (pick) de longs chapelets (rosaries) en marmottant de Pater et des Ave.’ P.58
‘Cornudet, le democ, la terreur des gens respectables, Depuis vingt ans il trempait sa barbe rousse dans les bocks de tous les cafés démocratiques.’ P.58
Boule de Suif ‘La femme, une de celles appelées galantes (prostitudes)’
‘Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis (puffed up), étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante (glowing) et tendue (tight), une gorge (breast) énorme que saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir’
‘Elle était de plus, disait-on, pleine de qualités inappréciables.’ P.58+59
‘B.d.S raconta, avec une émotion vraie’ p64
‘C’est si bon de prier quelquefois’ p.80
L’attitude d’autres personnages
‘La conversation reprit entre les trois dames, que la présence de cette fille avait rendues subitement amies, presque intimes’. P.59
‘Loiseau proposa de faire comme sur le petit navire (ship) de la chanson : de manger le plus gras des voyageurs. Cette allusion indirecte à Boule de suif choqua les gens bien élevés’ p.61
‘Dans des Moments comme celui-ci, on est bien aise de trouver des gens qui cous obligent’
‘Eh, parbleu (of course), dans des cas pareils tour le monde est frère et doit s’aider.’
Loiseau après B. d S partage sa collation. P62+63
L’officier Prussien
‘Un grand jeune homme excessivement mince et blond, serre dans son uniforme comme une fille en son corset’ p.66
Philosophies morales
‘Il ne faut jamais résister aux gens qui sont les plus forts’ Le comte à Bds p.67
‘Vraiment, n’est-ce pas une abomination de tuer des gens, qu’ils soient Prussiens, ou bien Anglais, ou bien Polonais, ou bien Français ? Si l’on se revenge sur quelqu’un qui cous a fait tort, c’est mal, puisqu’on donne des décorations à celui que en détruit le plus ? Non, voyez- vous ne comprendra jamais cela !’
‘La guerre est une barbarie quand on attaque un voisin paisible : c’est un devoir sacré quand on défend la patrie’. Cornudet à Madame Follenvie p.69
‘C’est les grands que font la guerre’ Cornudet p.72
L’Attitude d’autres quand Bds refuse
‘On en voulait presque à cette fille, maintenant, de n’avoir pas été trouver secrètement le Prussien, afin de ménager (be easy with), au réveil, une bonne surprise à ses compagnons, Quoi de plus simple ?’ L’attitude général p.76
‘Loiseau eut une inspiration : il était d’avis de proposer à l’officier de garder Bds toute seule, et de laisser partir les autres’ p.78
‘Puisque c’est son métier, à cette gueuse (whore), de faire ça avec tous les hommes, je trouve qu’elle n’a pas le droit de refuser l’un plutôt que l’autre.’
‘Cette morveuse’ Madame Loiseau p.78
‘Cornudet cependant restait à l’écart, complètement étranger à cette affaire.’ P.79
‘…au lieu de l’appeler ‘madame’, comme on avait fait jusque-là, on lui disait simplement ‘mademoiselle’, sans que personne sût bien pourquoi’ p.81
‘Alors, ma sœur, vous pensez que Dieu accepte toutes les voies (paths), et pardonne le fait quand le motif est pur ?’ La comtesse p.81
‘Ma chère enfant’ Le comte p.82
Les autres après q’elle l’a fait
‘…une armée de pigeons blancs, rengorgés(strut) dans leurs plumes épaisses (heavy), avec un œil rose, taché, au milieu, d’un point noir, se promenaient gravement entre les jambes des six chevaux et cherchaient leur vie dans le crottin fumant qu’ils éparpillaient’
‘Elle semblait un peu troublée, honteuse, et elle s’avança timidement vers ses compagnons, qui, tous, d’un même mouvement, se détournèrent comme s’ils ne l’avaient pas aperçue. Le comte prit avec dignité le bras de sa femme et l’éloigna de ce contact impur.’
‘L’on se tenait loin d’elle comme si elle eût apporté une infection dans ses jupes. ‘
‘Elle reprit en silence la place qu’elle avait occupée pendant la première partie de la route’ P.88
‘Personne ne la regardait, ne songeait à elle’ p.88
‘Boule de suif pleurait toujours, et parfois un sanglot qu’elle n’avait pu retenir, passait entre deux couplets, dans les ténèbres (darkness)’ p.89
Deux Amis
Paris Après la guerre
‘Paris était bloqué, affamé (starving) et râlant (infuriated). Les moineaux (sparrows) se faisaient bien rares sur les toits, et les égouts (sewers) se dépeuplaient (depopulate). On mangeait n’importe quoi’ p.90
Les Prussiens
‘¨Les Prussiens!¨ ‘Ils n’en avaient jamais aperçu, mais ils les sentaient là depuis des mois, autour de Paris, ruinant (destroying) la France, pillant (plundering), massacrant, affamant (starving), invisibles et tout-puissants. Et une sorte de terreur superstitieuse s’ajoutait à la h aine qu’ils avaient pour ce peuple inconnu et victorieux’ p.92
Les messieurs
‘Comme il se promenait tristement par un clair matin de janvier le long du boulevard extérieur, les mains dans le poches de sa culotte (underwear) d’uniforme et le ventre vide, M.Morissot, horloger (watchmaker) de son état et pantouflard, par occasion, s’arrêta net devant un confrère (colleague) qu’il reconnut pour un ami. C’était M. Sauvage, une connaissance du bord de l’eau. ’
‘Chaque dimanche, il rencontrat là un petit homme replet (plump) et jovial (jolly), M.Sauvage, mercier (vendor of sewing materials) …autre pêcheur fanatique.’ P.90
‘Ils se mirent à marcher côte à côte, rêveurs (dreamy) et tristes. Morissot reprit : ‘Et la pêche ? Hein ! Quel bon souvenir !’’ p.91
‘Donnez-moi ce mot d’ordre et je vous fais grâce…Personne ne le saura jamais, vous rentrerez (get in) paisiblement (peacefully). Le secret disparaîtra avec vous’ p.95
‘¨Fais-moi fririe tout de suite ces petits animaux-là pendant qu’ils sont encore vivants. Ce sera délicieux¨ Puis il se remit à fumer sa pipe’. P.96
Chaque dimanche…
‘Ils passaient souvent une demi-journée côte à côte, la ligne à la main et les pieds ballants au-dessus du courant ; ils s’étaient pris (sore) d’amitié l’un pour l’autre ’. P.90
L’atmosphère
‘…vers la fin du jour, quand le ciel, ensanglanté (blood- drenched) par le soleil couchant, jetait dans l’eau des figures de nuages écarlates (scarlet), empourprait (purple) le fleuve entier, enflammait l’horizon, faisait rouges comme du feu les deux amis’. P.91
Mont-Valérien
‘La montagne jetait son haleine (breath) de mort’ p.93
‘Et le Mont Valérien tonnait sans repos (rest), démolissant à coups de boulet des maisons franáises, broyant des vies, écrasant des êtres, mettant fin à bien des rêves, à bien des joies attendues, à bien des bonheurs espérés, ouvrant en des cœurs de femmes, en des cœurs de filles, en des cœurs de mères, là-bas, en d’autres pays, des souffrances qui ne finiraient plus’. P.94
La Mort
‘M.Sauvage tomba d’un bloc sur le nez. Morissot, plus grand, oscilla (teeter, hover), pivota et s’abattit (fall) en travers sur son camarade, le visage au ciel, tandis que des bouillons (broth) de sang s’échappaient de sa tunique crevée (blown out) à la poitrine (chest). P.96
‘L’eau rejaillit (splash), bouillonna (bubble), frissona (quiver), puis se calma, tandis que de toutes petites vagues s’en venaient jusqu’aux rives. Un peu de sang flottait.’ P.96
Un Duel
La France après de la guerre
‘La guerre était finie ; les Allemands occupaient la France ; le pays palpitait (beat) comme un lutteur vaincu tombé sous le genou du vainqueur.’
M.Dubuis
‘M.Dubuis , qui avait fait partie de la garde nationale de Paris pendant toute la durée du siège, allait rejoindre en Suisse sa femme et sa fille, envoyées par prudence (caution) à l’étranger, avant l’invasion’
‘La famine et les fatigues n’avaient point diminué son gros ventre (belly) de marchand riche et pacifique’ p.97
‘Il se tenait blotti dans son coin, comme un voleur en face d’un gendarme’ p.98
Les Prussiens et le Prussien
‘Il regardait avec une terreur irritée ces hommes armés et barbus installés comme chez eux sur la terre de France, et il se sentait à l’âme une sorte de fièvre de patriotisme impuissant …’ p.98
‘Il était grand, serre (locked, clasped) dans son uniforme et barbu jusqu’aux yeux’
‘Ché tué touze Français tans ce fillage. Ché bris plus te cent brisonniers’ p.98
‘´Ché bris ces bolissons (polissons=mischievous) de Français par les oreille´ Et il regardait M.Dubuis en riant orgueilleusement dans son poil’ p.98
‘…Il blagua (joke, tease). Il blaguait la France écrasée (smashed, broken), insultait les ennemis à terre ; il blaguait l’Autriche, vaincue naguère…Et soudain il mit ses bottes (bunch) contre la cuisse (thigh) de M.Dubuis, qui détournait les yeux, rouge jusqu’aux oreilles’ p.99
‘Je vous tonnerai un bourboire…Allez faire ma gommission, fite, fite’ p.99
Les Anglais ; Les témoins
‘Dans son compartiment, deux Anglais, venus pur voir, regardaient de leurs yeux tranquilles et curieux. Ils étaient gros aussi tous deux et causaient en leur langue, parcourant parfois leur guide, qu’ils lisaient à haute voix en cherchant à bien reconnaître les lieux indiqués’ p.98
‘Ils se tenaient debout, pleins de joie et de curiosité, prêts à parier (bet) pour ou contre chacun des combattants’ p.101
Le Duel
‘Si fous ne foulez pas me rendre raison avec le bistolet, che vous tuerai’…
‘Quand vous voudrez. Je veux bien’
‘M.Dubuis n’avait jamais tenu un pistolet.’
‘ M.Dubuis tira, au hasard, sans attendre, et il aperçut avec stupeur le Prussien debout en face de lui que chancelait (stagger), levait les bras et tombait raide sur le nez. Il l’avait tué’
Après le Duel
‘…ils (les anglais) crièrent : ´Hip, hip, hip, hurrah !
Puis ils tendirent gravement, l’un après l’autre , la main droite à M.Dubuis, et ils retournèrent s’asseoir côte à côte dans leur coin’
La Mère Sauvage
La France
‘J’aimais ce pars infiniment. Il est des coins du monde délicieux qui ont pour les yeux un charme sensuel. On les aime d’un amour physique’ p.103
‘Les femmes des champs ne rient guère (little) d’ailleurs’ p.104
La Maison ‘Sauvage’
Quoi de plus triste qu’une maison morte, avec son squelette debout, délabré, sinistre ?
p.104
‘Les muscles de leur face n’ont point appris les mouvements du rire’ p.105
Les Prussiens
‘La vieille, qu’on savait riche, en eut quatre. C’étaient quatre gros garçons à la chair (meat) blonde, à la barbe blonde, aux yeux bleus, demeures gras malgré les fatigues qu’ils avaient endurées déjà, et bons enfants, bien qu’en pays conquis.’
‘…accomplir toutes les besognes (tasks) de la maison, comme quatre bons fils autour de leur mère.’
‘…eux qui avaient des mères là-bas, ils lui rendaient misse petits soins (cares). Elle (la mère sauvage) les aimait bien d’ailleurs, ses quatre ennemis’ p.105
La Mère Sauvage
‘Mais elle pensait sans cesse (stop) au sien (hers), la vieille, à son grand maigre au nez crochu (hooked), aux yeux bruns, à la forte moustache qui faisait sur sa lèvre (lip) un bourrelet (showing) de poils (hairs) noirs.
La guerre
‘…car les paysans n’ont guère les haines patriotiques ; cela n’appartient qu’aux classes supérieurs. Les humbles, ceux qui paient le plus parce qu’ils sont pauvres et que toute charge nouvelle les accable, ceux qu’on tue par masses, qui forment la vraie chair à canon (meat for the canon), parce qu’ils sont le nombre, ceux qui souffrent enfin le plus cruellement des atroces misères de la guerre, parce qu’ils sont les plus faibles et les moins résistants, ne comprennent guère (little) ces ardeurs (desires) belliqueuses (of war), ce point d’honneur excitable et ces prétendues combinaisons politiques qui épuisent en six mois deux nations,la victorieuse comme la vaincue’ p.106
La Mère Sauvage après avoir lu la lettre
‘Elle ne pleurait point. Elle demeurait immobile, tellement saisie (shocked), hébétée (dazed), qu’elle ne souffrait même pas encore. Elle pensait : V’là Victor qu’est tué, maintenant. Puis peu à peu les larmes (teardrops) montèrent à ses yeux, et la douleur envahit son cœur. Les idées lui venaient une à une, affreuses (hideous), torturantes (agonising). Elle ne l’embrasserait plus, son enfant, son grand, plus jamais ! Les gendarmes avaient tué le père, les Prussiens avaient tué le fils…Il avait été coupé en deux par un boulet. Et il lui semblait qu’elle voyait la chose, la chose horrible : la tête tombant, les yeux ouverts, tandis qu’il mâchait le coin de sa grosse moustache, comme il faisait aux heures de colère’ p.107
‘Elle les (les Prussiens) reçut tranquillement avec sa figure ordinaire, ayant eu le temps de bien essuyer ses yeux’ p.107
‘(Le lapin) la faisait trembler de la tête aux pieds’ p.107
Le feu
‘Une clarté violente illumina en quelques secondes tout l’intérieur de la chaumière (cottage), puis ce fut un brasier effroyable (frightening), un gigantesque four (oven) ardent (burning), dont la lueur (gleam) jaillissait (gush), par l’étroite fenêtre et jetait sur la neige un éclatant rayon (broken beam)’
‘…Dans le grenier (attic) perça le toit de paille (hay), monta dans le ciel comme une immense flamme de torche ; et toute la chaumière flamba’ p.108
‘ La campagne, blanche, ‘éclairée par le feu, luisait comme une nappe (cloth) d’argent teintée de rouge’
‘La vieille Sauvage restait debout, devant son logis détruit, armée de son fusil, celui du fils, de crainte qu’un des hommes n’échappât’
‘Quand elle vit que c’était fini, elle jeta son arme dans le brasier.’
‘¨C’est moi qui l’ai mis¨. On ne la croyait pas, on pensait que le désastre l’avait soudain rendue folle.’
‘Quand elle eut fini, elle tira de sa poche deux papiers, et pour les distinguer eux dernières lueurs (gleams) du feu, elle ajusta encore ses lunettes, puis elle prononça, montrant l’un : ¨Ça c’est la mort de Victor.¨ Montrant l’autre, elle ajouta, en désignant les ruines rouges d’un coup de tête : ¨Ça c’est leurs noms pour qu’on écrive chez eux¨’ p.109
‘Vous écrirez comment c’est arrivé, et vous direz à leurs parents que c’est moi qui a fait ça. Victoire Simon, la Sauvage ! N’oubliez pas !’ p.110
La fin
‘Moi, je pensais aux mères des quatre doux garçons brûlés là-dedans ; et à l’héroïsme atroce (monstrous) de cette autre mère, fusillée contre ce mur’ p.110
Un Coup d’État
La France
‘La France entière haletait (choked) au début de cette démence (madness) qui dura jusqu’après la Commune. On jouait au soldat d’un bout (end,tip)à l’autre du pays.’
‘On exécutait des innocents pour prouver qu’on savait tuer’ p.111
Le maire, M. le vicomte de Varnetot
‘Le maire, M. le vicomte de Varnetot, petit homme maigre, vieux déjà, légitimiste rallié à l’ Empire depuis peu, par ambition, avait vu surgir un adversaire déterminé dans le docteur Massarel, Gros homme sanguin, chef du parti républicain dans l’arrondissement (rounding) vénérable (restpectable) de la loge maçonnique (free maisons) du chef-lieu, président de la Société d’agriculture et du banquet des pompiers, et organisateur de la milice rurale qui devait sauver la contrée (country)’
Massarel
‘ Massarel, bardé (covered in) pistolets, passant fièrement, le sabre en main, devant le front de sa troupe, faisait hurler à son monde : ¨Vive la patrie !¨’
Le poste du maire
‘¨Monsieur, vous savez les grands événements qui viennent de changer la face du gouvernement. Celui que vous représentiez n’est plus. Celui que je représente monte au pouvoir. En ces circonstances douloureuses, mais décisives, je viens vous demander, au nom de la nouvelle République, de remettre en mes mains les fonctions dont vous avez été investi par le précédent pouvoir’ Le commandant a M de Varnetot
‘¨Monsieur le Docteur, je suis marie de Canneville, nommé par l’autorité compétente, et je resterai maire de Canneville tant que je n’aurai pas été révoque et remplace par un arrêté de mes supérieurs. Maire, je suis chez moi dans la mairie, et j’y reste. Au surplus, essayez de m’en faire sortir¨’. P.116
La République
‘¨Le peuple est libre, vous êtes libres, indépendants. Soyez fiers !¨’ Le médecin p.119
‘Les villageois inertes (dead still) le regardaient sans qu’aucune gloire illuminât leurs yeux’
Le buste
‘¨Tyran, tyran, te voici tombé, tombé dans la boue (mud), tombé dans la fange (muck). La patrie expirante râlait (grumble) sous ta botte (bundle). Le Destin vengeur t’a frappé. La défaite et la honte se sont attachées à toi ; tu tombes vaincu, prisonnier du Prussien ; et, sur les ruines de ton empire croulant, la jeune et radieuse République se dresse (tamed), ramassant ton épée (blade) brisée (broken)…¨’ M. Massarel p.120
‘La balle creusa (dig) dans le front un petit trou (hole) noir, pareil à une tache, presque rien. L’effet était mangé. M. Massarel tira un second coup, qui fit un second trou, puis un troisième, puis sans s’arrêter il lâcha les trois derniers. Le front de Napoléon volait en poussière (dust) blanche, mais les yeux, le nez et les fines pointes de moustaches restaient intacts.’
La fin
‘Ça a commencé par des fourmis (ants) qui me couraient censément le long des jambes’
Le vieux paysan p.121
L’Aventure de Walter Schnaffs
Walter Schnaffs
‘Depuis son entrée en France avec l’armée d’invasion, Walter Schnaffs se jugeait (tried) le plus malheureux des hommes. Il était gros, marchait avec peine, soufflait beaucoup et souffrait affreusement des pieds qu’il avait fort plats et forts gras. Il était en outre pacifique et bienveillant, nullement magnanime (to do big things) ou sanguinaire (blood thirsty). Père de quatre enfants qu’il adorait et marié avec une jeune femme blonde, dont il regrettait désespérément chaque soir les tendresses, les petits soins (cares) et les baisers (kisses)… il gardait au cœur une haine épouvantable, instinctive et raisonnée en même temps, pour les canons, les fusils, les revolvers et les sabres.’
‘S’il était tué que deviendraient les petits ? Qui donc les nourrirait et les élèverait (raise) ?’ p.122
‘Le sifflement des balles hérissait le poil sur sa peau’ p.123
‘Puis un désir fou de détaler le saisit (grip) ; mais il songea aussitôt qu’il courait comme une tortue en comparaison des maigres Français qui arrivaient en bondissant comme un troupeau de chèvres (goats)’ p.123
Sa Peur
‘Qu’allait-il faire ?...Rejoindre son armée ?...Non ! Il ne se sentait plus ce courage !’
‘Et il se trouvait ainsi tout seul, en armes, en uniforme, sur le territoire ennemi, loin de ceux qui le pouvaient défendre. Des frissons (shudders) lui couraient sur la peau’
‘Si seulement j’étais prisonnier ! et son cœur frémit (swish) de désir, d’un désir violent…Quel rêve !’ p.124
Le château
‘On aperçut l’ennemi’
‘En un instant cinquante soldats armés jusqu’aux cheveux, bondirent dans la cuisine où reposait pacifiquement Walter Schnaffs, et, lui posant sur la poitrine cinquante fusils chargés …le lièrent des pieds à la tête’
‘Il haletait (choke) d’ahurissement (daze), trop abruti pour comprendre, battu, crossé et fou de peur’
‘Vous êtes mon prisonnier, rendez-vous’
‘ya ya ya’ p.128
‘Il souriait, lui, il souriait maintenant, sûr d’être enfin prisonnier !’
La fin
‘Les femmes levaient les bras ; des vieilles pleuraient ; un aïeul lança sa béquille au Prussien et blessa le nez d’un de ses gardiens’
‘Veillez à la sûreté du captif’ p.129
‘Le Prussien, fou de joie, se mit à danser, à danser éperdument, en levant les bras et les jambes...’
‘C’est ainsi que le château de Champignet fut repris à l’ennemi après six heures seulement d’occupation’