Scènes clé: À la gare (0:20 - 2:05)
Dans la chapelle (7:50 - 8:34)
Le marché noir (37:45 - 38:06)
La rentrée à l’école après la chasse au trésor dans la forêt (54:32 - 55:21)
À l’infirmerie (55:35 - 56:07)
Au Grand Cerf (1:03:27 - 1:08:27)
Dans les rues de la ville (1:08:27 - 1:10:22)
Dans le dortoir (1:28:11 - 1:28:45)
L’ABSENCE DU PÈRE DE JULIEN (À la gare) Julien : “Papa, je m’en fous” (À l’infirmerie) François : “Papa est tout le temps à Lille” (Au Grand Cerf) François : “Et Papa, au fait ? il avait dit qu’il viendrait. Madame Quentin - Il a été empêché. François - Comme d’habitude. Madame Quentin - Ton pauvre père a des responsabilités écrasantes en ce moment. François - Il est toujours pétainiste.” (Dans les rues, après le restaurant) Madame Quentin “Ton père et moi serions très fiers.” Julien “ Si je rentrais à Paris avec vous ? Papa ne le saurait pas !” (Dans les cuisines) Julien “Moi, mon père non plus. Je ne le vois jamais” Durant la conversation au restaurant, François rappelle que son père “est toujours pétainiste” malgré les excuses de sa mère. Au fond, la narration du réalisateur nous fait comprendre que Julien ne connaît pas la réalité des activités de son père. |
Exemple de rédaction La relation entre Julien et sa maman est ambivalente. En effet, on observe de fortes émotions au moment des adieux sur le quai de la gare. Ainsi, lors de cette scène, le réalisateur nous montre leur rapport chaleureux et proche, où Julien disparaît pratiquement de l’image. Même s’il est en gros plan, il se cache dans le manteau en fourrure de sa mère, avant de lui déclarer qu’il la déteste comme pour lui reprocher leur séparation d’un ton violent. Alors, leurs relations sont éminemment complexes et on peut se demander à quel point il s’agit d’un rapport sain, ce qui peut être dû à la situation d’occupation de la France.
Pour Julien, son frère François est un modèle. Il le considère comme la figure paternelle qui lui manque. Effectivement, François répond à ses questions sur les Juifs et sur les filles. Il l’aide à construire ses valeurs et sa personnalité. Cependant, Julien imite son frère en échangeant des confitures avec Joseph, comme François fait du marché noir pour obtenir des cigarettes. De plus, François se sert du jeune Julien pour faire passer une note à la professeur de musique. Donc, bien que François ait une influence colossale sur son frère, il n’est pas non plus le père dont Julien a besoin, car celui-ci est trop occupé avec l'usine familiale à Lille collaborant avec les Nazis. Le père de Julien est une figure omniprésente dans le film, tout en étant physiquement absent. En effet, son nom est évoqué dès la première scène lorsque Julien déclare : “Papa, je m’en fous !” que ce soit pour s’en persuader ou pour se protéger. On comprend également que le choix éducatif d’envoyer Julien en pension a certainement été pris par le père, vu que Julien tente d’amadouer en lui disant “Papa ne le saurait pas”. Louis Malle nous laisse donc imaginer un père autoritaire et distant. Enfin, l’absence totale du père devient manifeste quand il confie à Jean, lors de la scène intimiste des cuisines, que lui non plus, il ne le voit jamais. Par conséquent, l’absence du père de Julien est telle que le réalisateur nous oblige à établir un parallèle tragique entre la situation désespérée de Jean et la distance imposée au jeune Julien. Une des scènes les plus marquantes du film est certainement celle du restaurant où on assiste à une conversation virulente entre les différents personnages. Ainsi, Louis Malle nous présente François comme étant un jeune homme rebelle, révolté par la France pétainiste, inconscient du danger voire même cynique lorsqu’il rétorque que son père est à Lille “comme d’habitude”. On voit son côté effronté envers sa mère et son mode de vie qu’il critique implicitement en laissant entendre que les officiers allemands seraient intervenus dans le seul but de la séduire. Madame Quentin, quant a elle, semble choquée de l’allusion de son fils, même s’il s’agit vraisemblablement encore une fois de garder les apparences. On la voit également comme étant à la fois protectrice lorsqu’elle excuse François en disant que “C’est un enfant, il ne sait pas ce qu’il dit !”. Enfin, Julien ne dit pas grand chose mise à part son intervention innocente et pleine de candeur concernant la tante Reinach. Le cinéaste souhaite nous dépeindre un petit enfant qui ne comprend pas complètement la situation et à qui sa mère adresse seulement un “Tiens-toi droit !”. Donc, il s’agit d’une famille éclatée où la communication est gravement brouillée par la situation de guerre et d’occupation. Madame Quentin ne voit pas ses enfants grandir, néanmoins elle persiste dans son rôle de mère attentive et protège ses enfants coûte que coûte, même face à des enfants qui ne grandissent pas nécessairement ni où elle veut, ni comme elle le voudrait. |