À l'arrivée de Jean, l'accueil de Julien n'est pas franchement amical. Julien est immédiatement distant et à la défensive. De plus, lorsque Jean lui demande son nom, Julien répond "Les archives de Sherlock Holmes" devant le livre de Jean. D'ailleurs, Julien se comporte ensuite comme un détective curieux. Donc leur relation au départ est plutôt froide. C'est un rapport de forces.
La relation entre eux évolue durant le film (question reformulée :) !) car Père Jean le lui conseille et puisque Julien découvre que Jean Bonnet est juif pendant son enquête. En fait, en observant Jean, Julien est d'abord intrigué par ce nouvel élève fort en mathématiques, en français et doué au piano. Alors, Julien qui semble au premier abord jaloux, devient admiratif avant d'établir une relation de respect.
Une séquence qui reflète la relation vraiment amicale entre les personnages principaux est celle de l'alerte pendant laquelle Jean apprend à Julien à jouer du piano en riant en même temps. On observe leur confiance et leur complicité, oubliant ainsi le danger. Aussi, le plan général suivant nous présente les deux amis ensemble où Jean admet avoir peur "tout le temps", seuls dans l'école vide, c'est à dire un contraste entre le froid de l'hiver et la peur de la guerre contre la chaleur humaine de l'amitié.
Si on choisit le moment-clé de l'échange des livres dans le dortoir comme étant pratiquement fin du film, on voit clairement que les deux garçons essaient de prolonger leurs adieux, avant d'être interrompus par le garde, ce qui montre bien l'intensité de leur amitié. Enfin, une fois dehors, Julien peut seulement faire un signe de la main silencieux avant que Jean disparaisse par le portail en plan rapproché. Naturellement, Julien commence à pleurer, nous signalant ainsi le seul véritable moment profondément triste de l'œuvre.